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LA CROIX DU CHEMIN

érigée en l’air, écrit-il, dans ses relations, nous mîmes tous à genoux, les mains jointes, en l’adorant devant les sauvages, et leur fîmes signe, regardant et montrant le ciel, que par elle était notre Rédemption »…

L’année suivante, le découvreur est à Hochelaga ; il gravit les pentes escarpées du Mont-Royal, et là, sur la vaste plaine qui se déroule devant lui il étend encore les bras de la croix protectrice, et, conscient de son impuissance à se faire comprendre des Indiens venus à sa suite, Cartier lit quand même les premiers versets de l’Évangile, selon Saint-Jean : « In Principio erat Verbum » Il fait ensuite le signe de la Croix sur les malades qu’on lui présente, « priant Dieu qu’il leur donnât connaissance de notre sainte foi et de la passion de notre Sauveur, et leur accordât la grâce d’embrasser le christianisme et de recevoir le baptême. »

C’est ainsi que la France chrétienne prenait possession des terres américaines en l’an 1535 !

Un siècle plus tard, devant les vagues déchaînées qui menaçaient d’engloutir sa chère colonie, Chomédy de Maisonneuve, gouverneur de Ville-Marie, promet de porter une croix sur la montagne… et suivi de toute la population, il la char-