Page:Société Saint-Jean-Baptiste - La corvée (deuxième concours littéraire), 1917.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
L’ANNONCE DU CONCOURS

service. Aussi tout prétexte est-il bon pour faire une corvée : le levage d’une maison ou d’une grange, des billots à charrier, du blé d’inde à éplucher ; on ne se gêne pas pour lancer une invitation qui, on le sait, sera accueillie avec le plus grand plaisir.

L’épluchette de blé d’inde est la plus populaire des corvées, parce que la jeunesse des deux sexes s’y rencontre et qu’un épi rouge s’y trouve toujours à point pour rompre la monotonie du travail ; mais les autres ne manquent pas d’attrait non plus. S’agit-il d’un levage ; il y a les prouesses des plus agiles qui se disputent l’honneur de clouer le bouquet au faîte du bâtiment en construction. Dans les charriages de billots on organise de véritables tours de force entre les chevaux, et les murmures d’approbation, parfois même les applaudissements, accompagnent la vaillante bête qui, cambrant ses reins robustes, réussit à sortir du bois une énorme charge sur laquelle les autres chevaux s’étaient escrimés en vain.

Comme La Croix du Chemin, la Corvée est un sujet très vaste, aux aspects multiples, sur lequel peuvent s’exercer avec fruit tous les genres de talents. Il y a les corvées légendaires, par exemple celle dont parle Hubert Lame, ou le diable, sous la forme d’un fringant cheval noir harnaché par un sorcier de l’Île d’Orléans, dut transporter toutes les pierres moins