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Une fois accoutumées à s’en servir comme d’une règle générale, (ce que vouloit la nécessité, quand elles n’avoient pas d’autre monnoie) elles sont restées fidèles à cet usage, lors même que la nécessité a cessé de les y contraindre.

On dit que les Romains ne connoissoient que de la monnoie de cuivre, lorsque, cinq ans avant la première guerre punique, [1] ils commencèrent à fabriquer de la monnoie d’argent ; & de là vient peut-être que le cuivre fut toujours dans Rome la mesure de la valeur. Il paroît du moins qu’on y faisoit tous les comptes, qu’on y calculoit la valeur de tous les biens, en as, ou en sesterces. L'as y désigna toujours une monnoie de cuivre. Le mot sesterce signifioit deux as & demi. Ainsi, quoique le sesterce fût originairement une monnoie d’argent, c’est en cuivre que Rome estimoit toutes les valeurs ; elle disoit d’un homme qui devoit des sommes considérables, qu’il avoit à autrui une grande somme de cuivre.

Les nations qui descendirent du Nord & se jetèrent sur l’Empire Romain pour le

  1. Plin. lib. XXXIII, c. 3