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fit décroître en Europe la valeur de l’argent & de l’or.

On répète communément (& je crains bien qu’on ne le répète sans preuve certaine) que cette valeur décroît tous les jours, & doit ainsi long-tems décroître par degrés. Dans cette supposition, la valeur des rentes en argent diminuera donc plutôt que d’augmenter, quand même le paiement en seroit convenu, non pas en argent monnoyé d’une quantité & d’une dénomination spécifiées, (comme tant de livres sterlings) mais en tant d’onces ou d’argent pur ou d’argent à tel titre.

Les rentes stipulées en blé ont beaucoup moins perdu de leur première valeur que les rentes stipulées en argent, même dans les pays où l’on n’a point altéré le titre de la monnoie. Dans la dix-huitième année du règne d’Elisabeth, il fut statué que les collèges, en renouvellant leurs baux, stipuleroient en blé un tiers du fermage, & que ce tiers seroit payé, soit en nature, soit en argent, selon le prix courant du marché le plus voisin. L’argent que ce blé produit aujourd’hui, quoiqu’il ne fût originairement qu’un tiers de la totalité du fermage, est assez communément, suivant le docteur