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CHAPITRE V.

Du prix réel & nominal des marchandises, ou de leur valeur en travail & en argent.

On est riche, ou l’on est pauvre, selon qu’on a plus ou moins le moyen, ou de fournir aux autres, ou de se procurer à soi-même & les besoins & les aises & les agrémens de la vie.

Mais la division du travail une fois établie, l’homme qui par son travail ne peut arriver qu’à quelques-unes de ces jouissances, ne parvient à les multiplier que par le travail d’autrui ; ensorte qu’il est riche ou pauvre, selon que, maître de disposer d’une quantité plus ou moins grande de ce travail, il peut en vendre ou en acheter plus ou moins. Qu’un homme ait en sa disposition une marchandise qui, ne servant ni à son usage ni à sa consommation, peut devenir l’objet d’un échange ; la valeur en sera égale pour lui à la quantité de travail dont elle le rend maître de disposer ou de faire l’achat. Le travail est donc réellement,