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dit-on, non pas en argent, mais en nature, c’est-à-dire en vivres & en provisions de toute espèce. Guillaume le Conquérant introduisit la coutume de les percevoir en monnoie, & l’Echiquier les reçut alors & long-temps après, non par compte, mais en poids.

Comme l'exacte pesée des métaux-monnoies étoit non moins incommode que difficile, elle força de recourir à l’usage des coins, dont l'empreinte, répandue sur la double surface, & quelquefois aussi sur les bords de la pièce, certifoit à la fois & la pureté & le poids du métal. Ces pièces furent donc reçues alors comme aujourd’hui, par compte ; la peine de les peser ne fut plus une nécessité.

Les noms donnés à ces pièces-monnoies, exprimèrent dans l'origine le poids ou la quantité de métal qu’elles contenoient.

Au tems de Servius Tullius, qui le premier battit monnoie dans Rome, l’as romain contenoit une livre romaine de bon cuivre. Cette livre se divisoit, comme celle de Troies en Champagne, en douze onces, dont chacune étoit une once réelle de bon cuivre.

La livre sterling angloise, au tems