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les charrois par terre. Si Londres & Edimbourg n’avoient que la terre pour communiquer ensemble, comme on ne pourroit transporter de l’une à l’autre ville que les marchandises d’un très-grand prix relativement à leur poids, ces deux places ne pourroient mettre en activité qu’une très-petite portion du commerçe qu’elles font circuler de nos jours ; & dès lors elles ne donneroient à leur industrie réciproque qu’une portion très-foible de l’encouragement qu’elles lui donnent aujourd’hui. Sans la grande route des mers il n’existeroit donc point, ou du moins il existeroit peu de commerce entre les parties du monde éloignées les unes des autres. Quelles marchandises pourroient supporter la dépense du transport par terre entre Londres & Calicut ? ou s’il en étoit d’assez précieuses pour supporter cette dépense, sur quelle sûreté s’appuieroient-elles pour traverser les territoires de tant de nations barbares ? Cependant ces deux cités entretiennent entr’elles un commerce considérable ; & en se fournissant un marché mutuel, elles donnent un grand encouragement à leur mutuelle industrie.

Or maintenant, si les rivières & les mers font plus favorables aux transports que la