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dégradation où l’usage l'avoit réduit, contenoit bien rarement plus d’une once d’or au titre : mais depuis que notre monnoie d'or a été réformée, le prix d’une once d’or au titre, en lingot, a surpassé rarement dans nos marchés la valeur de trois livres dix-sept shellings sept sous. Auparavant, le prix du marché étoit toujours plus ou moins au-dessus de celui qu’en donnoit l'hôtel des monnoies. Depuis, il est resté constamment au-dessous. Mais ce prix du marché demeure toujours le même, soit qu’on l'acquitte en or, soit qu’on le paie en argent. La dernière réformation a donc tout-à-la-fois augmenté la valeur des deux monnoies, & fait croître le prix de l’or en lingot, & probablement aussi le prix de toutes les autres sortes de marchandises. Je dis probablement, parce que celui-ci dépend de tant de causes différentes, qu’il n’est pas facile de distinguer & de saisir le degré d’accroissement qu’il peut recevoir de l’augmentation de valeur dans les monnoies. Une livre d’argent suffit à l’Angleterre pour fabriquer soixante-deux shellings, qui contiennent de même une livre d’argent au titre. Aussi dit-on qu’à la monnoie d’Angleterre l’once d’argent vaut cinq shellings & deux sous ;