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contribuer, d’une manière quelconque, au produit annuel de la terre et du travail du pays. La première est la classe des propriétaires de terre ; la seconde est la classe des cultivateurs, fermiers et ouvriers de la campagne, qu’ils honorent en particulier du nom de classe productive ; la troisième est la classe des artisans, manufacturiers et marchands qu’ils affectent de dégrader en la désignant par la dénomination humiliante de classe stérile ou non productive.

La classe des propriétaires contribue à la formation du produit annuel par les dépenses qu’ils font, dans l’occasion, en amendements sur les terres, en constructions, en saignées et arrosements, clôtures et autres améliorations à faire ou à entretenir, et par le moyen desquelles les cultivateurs se trouvent en état, avec un même capital, de faire naître un plus grand produit et, par conséquent, de payer une plus forte rente. Cet accroissement de la terre peut être considéré comme l’intérêt ou le profit dû au propriétaire, en raison de la dépense ou du capital qu’il a employé de cette manière à améliorer sa terre. Ces sortes de dépenses sont nommées, dans ce système, dépenses foncières.

Les cultivateurs ou fermiers contribuent à la formation du produit annuel par les dépenses qu’ils appliquent à la culture, et qu’on distingue, dans ce système, en dépenses primitives et en dépenses annuelles. Les dépenses primitives consistent dans les instruments de labourage, le fonds de bestiaux, etc., ainsi que dans les semences et dans la subsistance de la famille du fermier, de ses valets et bestiaux de travail, pendant au moins une grande partie de la première année de son exploitation, ou jusqu’à ce qu’il puisse recevoir de la terre quelques rentrées. Les dépenses annuelles consistent dans les semences, l’entretien et réparation des instruments de labour, et dans la subsistance annuelle des valets et des bestiaux du fermier, aussi bien que de sa famille, autant qu’une partie de sa famille peut être regardée comme domestiques employés à la culture. Cette portion du produit de la terre qui lui reste après le payement de la rente doit être suffisante, premièrement pour lui remplacer dans un espace de temps raisonnable, au moins dans le cours de son bail, la totalité de ses dépenses primitives, avec les profits ordinaires d’un capital, et secondement, pour lui remplacer annuellement la totalité de ses dépenses annuelles, avec les profits ordinaires d’un capital. Ces deux sortes de dépenses sont deux capitaux que le fermier emploie à la culture et, à moins qu’ils ne lui soient régulièrement remboursés avec un profit raisonnable, il ne