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mais encore plus puissamment la réduction de la valeur de ces métaux, que les lois sur les blés ne peuvent le faire dans la Grande-Bretagne ; secondement, cette mauvaise politique ne se trouve pas, dans ces pays-là, contre-balancée par la liberté et la sécurité générale du peuple ; l’industrie n’y jouit pas d’un libre exercice et n’y est pas animée par la confiance ; enfin, les gouvernements tant civils qu’ecclésiastiques de ces deux royaumes sont de nature à suffire à eux seuls pour y perpétuer la misère, même quand les règlements de commerce y seraient aussi sages qu’ils sont pour la plupart absurdes et extravagants.

L’acte de la treizième année du roi actuel paraît avoir établi, sur la législation des blés, un système nouveau, meilleur que l’ancien à bien des égards, mais qui lui est peut-être un peu inférieur sous un rapport.

Par cet acte, les droits énormes mis sur l’importation pour la consommation nationale sont supprimés aussitôt que le prix du blé froment de moyenne qualité s’élève jusqu’à 48 schellings le quarter, celui du seigle de moyenne qualité, des pois ou des haricots à 32 schellings, celui de l’orge à 24 schellings, et celui de l’avoine à 16 schellings ; et il établit à leur place un léger droit de 6 deniers seulement sur le quarter de blé froment, et sur celui des autres grains à proportion. Ainsi, à l’égard de toutes ces différentes sortes de grains et spécialement du blé froment, le marché national se trouve ouvert aux secours venant de l’étranger, dans le temps de chertés bien moins grandes que celles où il l’était auparavant.

Par le même acte, l’ancienne prime de 5 schellings sur l’exportation du blé cesse aussitôt que le prix s’élève à 44 schellings le quarter, au lieu de 48 schellings, prix auquel elle cessait auparavant ; celle de 2 schellings 6 deniers sur l’exportation de l’orge cesse dès que le prix s’élève à 22 schellings au lieu de 24 schellings, prix auquel elle cessait auparavant ; celle de 2 schellings 6 deniers sur l’exportation de la farine d’avoine cesse dès que le prix s’élève à 14 schellings au lieu de 15 schellings, prix auquel elle cessait auparavant ; la prime sur le seigle est réduite de 3 schellings 6 deniers à 3 schellings seulement, et elle n’a plus lieu dès que le prix est à 28 schellings au lieu de 32 schellings, prix auquel elle cessait auparavant. Si les primes sont une aussi mauvaise institution que j’ai tâché de le prouver, plus tôt elles cessent, plus elles sont faibles et mieux cela vaut.

Le même acte permet, dans les moments même des plus bas prix,