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et à faciliter la main-d’œuvre, sont les deux moyens principaux par lesquels le travail acquiert de l’énergie, et qui perfectionnent ses facultés productives.

Le travail gagne en étendue, quand le nombre des travailleurs augmente dans sa proportion avec celui des consommateurs. Cette augmentation résulte de l’accumulation progressive des capitaux et aussi du genre d’emploi vers lequel ils sont dirigés ; certains emplois, à égalité de capital, tenant en activité une plus grande quantité de travail national que d’autres emplois.

Pour que le travail puisse accroître dans l’une et l’autre de ces dimensions et arrive progressivement au maximum d’énergie et d’étendue qu’il peut atteindre dans une nation, vu la situation, la nature et la qualité du territoire qu’elle possède, qu’ont à faire les administrateurs qui la gouvernent ?

La division des parties du même corps d’ouvrage ou article de marchandise, l’invention et le perfectionnement des machines et procédés d’industrie, ces deux grands moyens d’augmenter l’énergie du travail, avancent en raison de l’étendue du marché, c’est-à-dire à proportion du nombre des échanges qui peuvent se faire, de la facilité et de la promptitude avec laquelle ils s’opèrent. Que le gouvernement mette donc tous ses soins à agrandir pour ses sujets le marché ouvert aux produits de leur travail. Des routes sûres et commodes, tant par terre que par eau, la plus grande liberté de communication entre tous acheteurs et tous vendeurs, tant au dedans qu’au dehors du pays, un bon système de monnaies, la garantie de l’exécution fidèle des contrats et promesses, sont des mesures indispensables, mais toujours efficaces pour parvenir à ce but. Plus le gouvernement approchera du mieux sur chacun de ces trois points, plus il sera certain de donner au marché national tout l’agrandissement dont ce marché est susceptible. Le premier des trois est sans contredit le plus essentiel, puisqu’il ne peut être suppléé par aucun autre expédient, et qu’à son défaut les autres seront sans effet.

L’accumulation graduelle des capitaux est une suite nécessaire de l’augmentation des facultés productives du travail, et elle contribue encore, comme cause, à une augmentation ultérieure de ces facultés ; mais à mesure que cette accumulation vient à grossir, elle ajoute encore, sous un autre rapport, à la puissance du travail, en lui donnant plus d’étendue, parce qu’elle multiplie considérablement le nombre