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au moins égale en autres marchandises. Quand elles sont les unes et les autres le produit de l’industrie nationale, il remplace alors nécessairement dans chacune de ces opérations deux capitaux distincts, employés l’un et l’autre à faire aller le travail productif, et par là il les met en état de continuer le même service. Le capital qui envoie à Londres des ouvrages de fabrique écossaise et rapporte à Édimbourg du blé anglais et des ouvrages de fabrique anglaise, remplace nécessairement, dans chacune de ces opérations, deux capitaux appartenant à des sujets de la Grande-Bretagne, et qui ont tous les deux été employés dans l’agriculture ou dans les manufactures de la Grande-Bretagne.

Le capital qui est employé à acheter des marchandises étrangères, pour la consommation intérieure, quand l’achat se fait avec le produit de l’industrie nationale, remplace aussi, par chaque opération de ce genre, deux capitaux distincts, mais dont un seulement est employé à soutenir l’industrie nationale. Le capital qui envoie en Portugal des marchandises anglaises et qui rapporte en Angleterre des marchandises portugaises, ne remplace, dans chacune des opérations qu’il fait, qu’un seul capital anglais ; l’autre est un capital portugais. Ainsi, quand même les retours du commerce étranger de consommation seraient aussi prompts que ceux du commerce intérieur, encore le capital employé dans celui-là ne donnerait-il que moitié d’encouragement à l’industrie ou au travail productif du pays.

Mais il est très-rare que les retours du commerce étranger de consommation soient aussi prompts que ceux du commerce intérieur. Les retours du commerce intérieur ont lieu en général avant l’année révolue, et quelquefois trois ou quatre fois dans l’année. Ceux du commerce étranger de consommation rentrent rarement avant la révolution de l’année, et quelquefois pas avant un terme de deux ou trois ans. Ainsi, un capital employé dans le commerce intérieur pourra quelquefois consommer douze opérations, ou sortir et rentrer douze fois avant qu’un capital placé dans le commerce étranger de consommation en ait pu consommer une seule. En supposant donc des capitaux égaux, l’un donnera vingt-quatre fois plus que l’autre de soutien et d’encouragement à l’industrie du pays.

Les marchandises étrangères destinées à la consommation intérieure peuvent s’acheter quelquefois, non avec le produit de l’industrie nationale, mais avec quelques autres marchandises étrangères. Néanmoins, il faut toujours que ces dernières aient été achetées, soit immé-