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avaient des outils moins perfectionnés. Ce qu’on dépense d’une manière judicieuse pour le placer dans un capital fixe quelconque est toujours rem­boursé avec un gros profit, et il ajoute au produit annuel une valeur bien supé­rieure à celle qu’exige l’entretien de ces sortes d’améliorations. Cet entretien cepen­dant emporte nécessairement une portion du produit. Une certaine quantité de matières et le travail d’un certain nombre d’ouvriers qui auraient pu l’un et l’autre être employés immédiatement à augmenter la quantité de vivres, habits et logements, à rendre plus abondantes la subsistance et les commodités de la société, se trouvent par là détournés vers un autre emploi extrêmement avantageux, il est vrai, mais toujours différent de celui-là. C’est sous ce rapport qu’on regarde toujours comme un grand avantage pour une société tous les nouveaux procédés en mécanique, qui mettent un même nombre d’ouvriers en état de faire la même quantité d’ouvrage avec des machines plus simples et moins coûteuses que celles dont on faisait usage précédemment. Il se trouve alors une certaine quantité de matériaux et un certain nombre d’ouvriers qui avaient été employés auparavant à entretenir des machines plus compliquées et plus dispen­dieuses, et qui maintenant peuvent l’être à augmenter la quantité de l’ouvrage pour lequel ces machines ou d’autres ont été faites. Si l’entrepreneur d’une grande manu­facture qui dépense par an 1000 livres à l’entretien de ses machines peut trouver le moyen de réduire cette dépense à 500 livres, il emploiera naturellement les autres 500 livres à acheter une quantité additionnelle de matières pour être mises en œuvre par un nombre additionnel d’ouvriers. Ainsi, la quantité de l’ouvrage particulier pour lequel ces machines ont été faites, et qui constitue toute leur utilité, se trouvera natu­rellement augmentée, ainsi que les commodités et les avantages que cet ouvrage peut procurer à la société.

La dépense d’entretien du capital fixe d’un grand pays peut très-bien se comparer à celle des réparations d’un domaine particulier. La dépense des réparations peut sou­vent être nécessaire pour maintenir le produit du domaine et, par conséquent, pour conserver tant le revenu brut que le revenu net du propriétaire. Cependant, lorsqu’en la dirigeant d’une manière mieux entendue, on peut la diminuer sans donner lieu à aucune diminution de produit, le revenu brut reste tout au moins le même qu’aupa­ravant, et le revenu net est nécessairement augmenté.

Mais, quoique toute la dépense d’entretien du capital fixe se trouve