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d’Angleterre, au lieu d’avoir reçu quelque extension par l’amélioration de ce pays, a été confiné au marché intérieur, où la laine de tous les autres pays peut venir en concurrence avec elle, et où celle d’Irlande est forcée d’y venir[1]. Comme d’ailleurs les manufactures de laine en Irlande sont aussi découragées que peuvent le permettre la justice et la bonne foi du commerce, les Irlandais ne peuvent mettre en œuvre qu’une très-petite quantité de leurs laines, et ils sont en conséquence obligés d’en envoyer une plus grande quantité en Angleterre, qui est le seul marché où il leur soit permis d’en expédier.

Je n’ai pas trouvé des renseignements aussi authentiques sur le prix des peaux crues dans les temps anciens. La laine était ordinairement payée au roi comme subside, et son évaluation dans le subside atteste au moins, à un certain point, quel était son prix ordinaire. Mais il ne paraît pas qu’il en fût de même pour les peaux crues ; cependant on trouve dans Fleetwood un compte de 1425, entre le prieur de Burcester-Oxford et un de ses chanoines, qui nous donne ce prix, du moins tel qu’il fut établi dans cette circonstance particulière ; savoir : pour cinq cuirs de bœuf, 12 schellings ; pour cinq cuirs de vache, 7 schellings 3 deniers ; pour trente-six peaux de mouton de deux ans, 9 schellings ; pour seize peaux de veau, 2 schellings. En 1425, 12 schellings contenaient environ la même quantité d’argent que 24 de notre monnaie actuelle. Ainsi, à ce compte, un cuir de bœuf valait autant d’argent qu’il y en a dans 4 schellings quatre cinquièmes de notre monnaie actuelle ; son prix nominal était de beaucoup plus bas qu’aujourd’hui. Mais dans ces temps-là, où le blé

  1. Il y a lieu de penser que le Dr Smith a exagéré l’influence des restrictions apportées au commerce des laines. Il est probable qu’elles ont nu avoir quelque effet en faisant baisser le prix de la laine très-longue, employée par les fabriques de tricots et d’étoffes rases, article qui passe pour être de qualité supérieure en Angleterre. Mais le fait que d’énormes quantités de laine d’Allemagne, d’Espagne, d’Australie et d’autres pays, employée dans les principales branches des fabriques de draps, ont été régulièrement importées en Angleterre pendant une longue suite d’années, nous prouve que les prix de la majeure partie des laines anglaises ont été plus élevés, en moyenne, que le prix de la laine du continent. Mac Culloch.