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machines à égrener le coton ont pour principe le rouleau, elles remplissent admirablement le but; elles nettoient le coton avec une grande rapidité et n'abîment que fort peu la soie. Quelques-uns des établissements peuvent égrener de 2 à 300 livres (de 9l à 135 kilog.) par jour et par machine. Le principal avantage de cette méthode, c'est qu'il est beaucoup plus rapide et plus économique que la manière indigène, et qu'il laisse un grand nombre de bras à des travaux plus profitables. Après cette année, il est probable que la masse de la récolte d'Égypte sera prête en mars pour le marché. Autrefois elle n'était prête qu'en juin ou juillet. Remarquons aussi que la saison du coton en Egypte correspond exactement à celle de l'Amérique. On plante le coton en avril, la récolte commence en septembre et continue trois ou quatre mois. Le cotonnier est une plante annuelle, comme en Amérique et dans presque toute l'Inde.

Observons, en finissant, que l'Egypte est un pays plein d'espérance pour ceux qu'intéresse le commerce du coton. Elle est, quant à sa nature productive, égale au moins à l'Amérique, et infiniment supérieure à l'Inde. C'est un pays où le capital et l'intelligence trouveraient une ample rémunération si l'on pouvait compter sur la stabilité du gouvernement. Si l'on pouvait, en Egypte, acheter la terre ou obtenir de longs baux (mais je ne puis formuler une opinion sur cette matière), il serait fort attrayant, pour des Européens, d'aller y cultiver le coton. Les profits sont immenses aux prix actuels, mais, descendissent-ils de moitié, on serait encore grandement dédommagé. Ceux qui connaissent l'agriculture de l'Inde savent parfaitement que les entreprises faites par des Européens pour la culture du coton dans ce pays ne peuvent réussir, car la pauvreté du rendement et le système social du pays, qui empêche d'avoir ou de faire valoir de grandes propriétés, donnent à l'Européen peu d'espoir de rentrer dans ses déboursés. De plus, le climat de l'Inde, et particulièrement dans les meilleurs districts cotonniers, est très-accablant et très-énervant. Pendant huit mois sur douze, l'Européen ne pourrait surveiller, pendant le jour, les travaux des champs