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CONCLUSION.


L’INDE PEUT-ELLE REMPLACER L’AMÉRIQUE ?


(Douzième lettre.)


Il sera facile, pour ceux qui ont suivi l’auteur dans les lettres précédentes, de prédire la conclusion à laquelle il arrive :

L’Inde ne peut, comme région cotonnière, remplacer l’Amérique.

Nous allons récapituler brièvement les raisons sur lesquelles nous basons notre opinion. Le coton cultivé dans l’Inde est essentiellement inférieur à celui cultivé en Amérique. Cette infériorité n’est pas la conséquence d’une culture défectueuse et d’une graine imparfaite, mais elle résulte principalement et inévitablement des vices du climat et du sol. Le coton indigène de l’Inde est le produit naturel du pays, et ne peut être ni remplacé, ni matériellement amélioré par des combinaisons humaines. Il pourrait certainement être mieux préparé, et arriver en Angleterre en meilleure condition, mais cette amélioration même doit s’accomplir graduellement, et alors l’article de l’Inde sera encore essentiellement inférieur à celui d’Amérique.

De plus, le rendement du coton dans l’Inde est beaucoup plus petit qu’en Amérique. Un acre produit ici, dans certains districts, 60 livres, dans d’autres 70 livres, et dans d’autres encore 80 livres ( 27-32-37 kilog.) ; cette dernière quantité est considérée comme un bon rapport, et c’est ce que produit environ la graine d’Amérique dans le Darouar ; mais, en Amérique, on considère comme une récolte médiocre celle qui donne une demi-balle (220 livres, environ 100 kilog.) à l’acre (