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au 1er avril, à 300 roupies (750 fr.), et que le prix soit alors de 400 roupies (1,000 fr.), l'acheteur reçoit du vendeur 100 roupies (250 fr.), ou un peu moins, et le contrat est annulé. Les spéculateurs indigènes unissent souvent leurs efforts pour faire baisser ou monter les prix sur le marché, selon qu'ils y trouvent leur avantage. Il y a peu de temps, par exemple, une association de riches marchands avait fait de grands achats à terme ou marchés fictifs, pour du Dhollerah comportant règlement en avril. Ils s'arrangèrent, en conséquence, pour faire monter énormément les prix au moment de la livraison ; les embarcations étaient arrêtées et envoyées au large, pour empêcher le coton d'arriver, et rendre énorme la valeur nominale de cet article à l'époque du règlement ; ils achetaient à des prix extravagants les lots peu importants qui arrivaient à Bombay ; mais quand les marchés fictifs étaient arrangés, et que la hausse simulée avait cessé, les prix diminuaient tout à coup sensiblement. Ce genre pernicieux d'affaires s'est répandu dans toutes les petites villes de l'intérieur, et l'on joue maintenant sur le coton, comme on le faisait autrefois sur l'opium; et il est presque impossible aujourd'hui, pour les Européens, lorsqu'ils font des marchés pour livraison, de savoir s'ils seront ou non livrés en coton.

Bombay, 12 avril 1863.