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Comme nous l'avons déjà observé, la difficulté de se procurer du coton vient principalement de la hausse continuelle des prix. Quand le prix est plus bas au moment de la livraison qu'il ne l'était au moment de la conclusion du marché, l'acheteur a le remède sous la main, il peut rompre son marché si on ne lui livre pas de bon coton. Mais c'est une pauvre consolation pour l'Européen de n'avoir un bon article que quand il y a une perte sérieuse, et d'en avoir toujours un mauvais quand il y a profit.

Le vote d'une loi contre la fraude, en matière de coton, obviera, jusqu'à un certain point, à cette difficulté. Depuis mes dernières lettres sur ce sujet, le conseil législatif de cette ville a voté une loi établissant des peines sévères contre la falsification du coton ou le mélange de différentes espèces, instituant des inspecteurs pour examiner les lots suspects et pouvant en ordonner la confiscation, s'ils sont trouvés défectueux. Si cette mesure est sanctionnée par le gouvernement suprême, elle diminuera beaucoup le mal; mais le moyen le plus sûr de le supprimer serait d'acheter le coton dans la campagne, et de faire de Bombay un simple port d'expédition. Nous avons déjà signalé les difficultés que présente cette manière d'acheter le coton; mais, malgré cela, plusieurs maisons s'efforcent d'établir, dans l'intérieur, des relations directes, et chaque année ce système prendra du développement.

Avant de terminer cette lettre, nous devons mentionner un système d'affaires, on ne peut plus mauvais, qui s'est produit dans le commerce du coton de l'Inde depuis quelques années. Je veux parler des ventes et des achats à terme, autrement appelés marchés fictifs, ou comme on dirait à la bourse en Angleterre « pour compte » (for the account). Le gouvernement a déclaré, il y a quelque temps, que c'était illégal; mais cela n'a nullement ralenti cette coutume. A Bombay, on fait souvent, de cette manière, des marchés considérables; les termes du contrat sont ceux d'une livraison immédiate, afin d'éviter la prohibition légale; les indigènes sont bien d'accord qu'il n'y a pas de transfert réel de propriété, mais qu'on devra seulement régler la différence du prix. Si, par exemple, un marché semblable est fait pour la livraison de Dhollerah