Page:Smith - Le commerce du coton dans l'Inde, trad Émion, 1863.djvu/77

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui marquent et échantillonnent le coton dans les cours (green) sont peu dignes de confiance. Ils sont tous avides, volent les marchands, et font passer aux acheteurs le plus de mauvais coton qu'ils peuvent. Si l'inspecteur n'est pas attentif, l'échantillonneui tirera une vingtaine d'échantillons d'un bon sac, et le marqueur estampera fortement autant de mauvais sacs, ou bien il passera devant les sacs acceptés, et marquera avec intention les sacs refusés. On doit comprendre que de cette manière beaucoup de mauvais coton est passé en fraude, et rien qu'une vigilance extraordinaire ne peut empêcher ce trafic.

Après avoir été choisi, le coton est transporté de la cour à la presse, pour être préparé à l'embarquement, et là les balles et les sacs sont ouverts avant d'être pressés. C'est la meilleure manière de découvrir la fraude, et l'on peut alors rejeter le coton d'une qualité trop mauvaise pour être livré au commerce; mais il ne peut être rejeté comme simplement inférieur, car la livraison est considérée comme parfaite quand le coton est pesé à l'acheteur après son inspection.

Mais les difficultés ne s'arrêtent pas ici; il y a souvent collusion; les commis indigènes employés par les Européens pour examiner le coton à l'ouverture des balles ou des sacs se laissent quelquefois corrompre. Les marchands indigènes achètent facilement leur silence, et obtiennent que du coton invendable passe sous la presse. Mais il est inutile d'entrer dans tous les détails minutieux de la fraude qui ronge le commerce du coton à Bombay; nous en avons dit assez pour prouver que ces entraves sont devenues intolérables. Cette plaie n'atteint pas seulement les Européens, mais bien des maisons indigènes respectables en souffrent tout autant. Leurs affaires sont les mêmes que celles des maisons européennes; elles traitent pour du coton et sont aussi jalouses que les autres de la réputation de leurs expéditions ; elles ont à livrer les mêmes combats que leurs concurrents européens. Ce n'est pas une lutte de races, d'Européens à indigènes, mais une lutte entre les maisons respectables faisant l'exportation et les marchands indigènes de la campagne..