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printemps approche, la chaleur devient excessive, et pendant les mois de mars, d'avril et de mai tout est brûlé dans le pays ; un soleil de feu grille toutes les plantes ; le sol se fend, et des vents brûlants parcourent le pays en soulevant la poussière ; tout ceci rend pénible, pour l'Européen, le séjour de l'intérieur.

On sème généralement le coton quand la terre est bien humectée, un mois environ après l'arrivée de la mousson. On plante généralement le coton en juillet dans la présidence de Bombay, et un peu plus tard dans le Darouar, souvent en août et septembre. Quand les pluies cessent, en novembre, le cotonnier est entièrement poussé et commence à porter des fleurs et des fruits. Si une interruption de la saison habituelle arrive alors, comme cela eut lieu l'année passée, elle cause un préjudice immense, car les boules, encore petites, se pourrissent, et les coques se remplissent de coton taché.

Les récoltes mûrissent et sont ramassées à des époques très-variables. Dans certains districts, dans le Berar, par exemple, on commence à récolter en décembre, et dans d'autres, comme dans le Darouar, on ne commence qu'en mars. Toutes les personnes qui se livrent à ce commerce s'appliquent toujours à faire arriver à Bombay le plus qu'elles peuvent de la récolte avant la mousson ; car, lorsque les pluies commencent, beaucoup de coton, dans la campagne, est mal emmagasiné et s'endommage sérieusement ; la feuille devient noire et la soie humide et moisie, et la valeur du coton, pour le filage, diminue beaucoup. Jusqu'à présent, les deux tiers environ de la récolte sont arrivés à Bombay avant la mousson, mais le réseau de chemins de fer qui s'ouvre rapidement dans l'intérieur augmentera à l'avenir cette proportion. Cependant, cette année, par suite de la tardiveté inusitée des récoltes, on pense ne recevoir, à Bombay, que la moitié de la récolte avant les pluies. Quand cette saison arrive, tout transport dans la campagne est arrêté, excepté par les chemins de fer, car le sol pulvérisé produit, par l'action de la pluie, une couche de boue si profonde et si serrée, que les chariots ne peuvent circuler.