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dans l'intérieur, des machines à nettoyer, cela y remédierait partiellement.

Mais, pour revenir à la question des agences européennes, il serait très-avantageux de fonder, dans l'intérieur, des établissements pour presser le coton. Le coton d'Oomrawuttee et de Darouar (Dharwar) arrive dans des sacs à peine fermés, ce qui facilite la falsification ; mais, si le coton était foulé au moyen d'une presse dans l'intérieur, il serait impossible d'y rien mêler ; on pourrait même l'envoyer directement des établissements de l'intérieur à bord des navires, à Bombay, sans être obligé de le presser de nouveau dans ce port. Des presses à coton ont déjà été installées dans le Broach et le Surat ; on compte en établir sur beaucoup d'autres points, et, partout où l'on fonde des agences européennes, il est très-important d'avoir cet appendice.

Avant d'abandonner ce sujet, nous ajouterons que le climat de certains districts cotonniers est mortel pour les Européens. La moitié des Anglais s'établissant dans le Broach et le Dhollerah y périraient. Dans la plus grande partie de la région cotonnière du Guzerat, qui fournit près de la moitié du coton exporté de Bombay, le climat est très-dangereux pour les Européens. Celui du Berar et du Darouar (Dharwar) est passablement sain ; mais le séjour dans l'intérieur est toujours désagréable ; on est séparé du monde pendant la plus grande partie de l'année, car, dans les meilleurs endroits pour le commerce du coton, il faut voyager une journée pour trouver un Européen. Quand on quitte le chemin de fer, le mode de voyage est des plus fatigants ; on est traîné lourdement, par des chemins raboteux, dans un chariot attelé de bœufs, et on fait ainsi 20 milles (32 kilomètres) par jour. On voyage, par exemple, pendant près d'une semaine de cette manière insupportable pour arriver à Darouar (Dharwar). Ceci, joint au manque de société et aux privations qu'on peut avoir à souffrir, fera comprendre que jusqu'ici on ait fait si peu pour développer le commerce, par les Européens, dans l'intérieur de l'Inde. Des chemins de fer s'avancent cependant vers le cœur des régions cotonnières de l'intérieur, et, chaque année,