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rapide ou churka. La méthode indigène employée pour séparer le coton de la graine est lente au dernier point. Dans la plus grande partie de l'Inde, ce travail est fait, comme nous l'avons déjà dit, par le churka, instrument grossier, tourné par deux femmes, et nettoyant environ 20 livres (10 kilog.) de coton par jour. On ne travaille avec le churka que pendant la partie la plus chaude du jour, parce qu'alors la soie est contractée et se sépare plus facilement de la graine ; de plus, on ne peut s'en servir pendant la mousson, car alors la soie est trop humide et trop tenace, de sorte qu'il faut réduire de beaucoup la quantité de 20 livres pour avoir la moyenne du travail accompli. Mais dans le Darouar (Dharwar) et dans les régions adjacentes généralement connues sous le nom de Mahratte du Sud, on se sert d'une méthode encore plus grossière. On y nettoie le coton indigène (espèce appelée Comptah) au moyen d'un petit rouleau de fer, qu'une femme pousse avec le pied sur une pierre unie ; elle met une graine d'un côté et tire la soie de l'autre. On fait généralement ce travail durant la grande chaleur du jour, et une femme, dans le tehips qu'on y peut passer, n'en nettoie que 2 ou 3 livres (1 kilog. ou 1 kil. 1/2). On prépare de cette manière incommode environ 100,000 balles de coton pour l'exportation ; et, en outre, l'imperfection du procédé permet le passage d'une quantité de graine, d'où résulte la présence bien connue de tant de graines dans le coton de Comptah.

On peut, d'après ceci, comprendre quel travail immense exige le nettoyage de la récolte de l'Inde. Quoiqu'on ait généralement terminé la récolte deux ou trois mois avant le commencement de la mousson, une grande partie de la récolte ne peut être nettoyée à temps, et reste enfermée jusqu'à la fin des pluies, ce qui l'endommage beaucoup. Bien qu'on ait grandement encouragé l'invention d'une espèce de churka bon marché, simple et supérieur à l'instrument indigène, il n'en a encore paru aucun, ou au moins aucun qui ait été mis en usage par les cultivateurs. Sous aucun rapport, peut-être, le coton de l'Inde n'est, autant que sous celui-ci, inférieur à celui de l'Amérique ; mais, si des Européens introduisaient,