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des graines étrangères dans l'Inde. Des particuliers joignirent leurs efforts à ceux du gouvernement, et des sommes considérables furent englouties dans cette entreprise. En somme, malgré cela, les expériences ont été infructueuses dans la plupart des cas. Quoique la plante d'Amérique ait été essayée dans presque toutes les parties de l'Inde propres à la culture du coton, elle n'a réussi presque nulle part, ou, si elle a été conservée, c'était par des moyens artificiels qui la mettaient hors de la portée des fermiers. De plus, on trouva le système américain de culture du coton impropre au sol et au climat de l'Inde, et les planteurs ont presque tous été obligés de l'abandonner, et de venir à l'emploi des méthodes indigènes de culture.

Il existe donc de bonnes raisons pour croire que le coton indigène de l'Inde est la seule espèce destinée par la nature au sol et au climat du pays, et que, pendant bien des années encore, ce produit conservera les caractères spéciaux qu'il a eus jusqu'ici.

Il y a cependant une partie de l'Inde à laquelle ces remarques ne peuvent pas s'appliquer entièrement. Dans le district de Darouar, l'espèce américaine a été naturalisée après beaucoup de difficultés; il y a dix ans environ, elle a pris de solides racines dans cette partie du pays, et depuis lors la culture s'en est constamment augmentée; elle atteint maintenant 50,000 balles par an.

Il faut observer que la condition du Darouar (Dharwar) est bien différente de celle de la plupart des régions de l'Inde. C'est un plateau élevé de 2 à 3,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, et la température y est beaucoup moins élevée que partout ailleurs. En hiver, il y fait si froid, qu'il faut faire du feu ; et, en été, il n'y fait jamais assez chaud pour que la température soit désagréable aux Européens. De plus, les pluies gagnent en durée ce qu'elles perdent en intensité, si on compare cette saison à ce qui se produit habituellement dans les autres districts cotonniers. La mousson du sud-ouest commence un mois plus tôt que dans le Guzerat, et, quand elle est finie, la prolongation de la mousson du nord-est