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toutes les régions à coton que j'ai visitées, les fermiers obtiennent passablement le prix du marché pour leur coton, un prix tel, enfin, que les intermédiaires n'ont, en général, qu'une rémunération honnête.

On peut assurer que, maintenant, les trois quarts des fermiers qui ont du coton à vendre pourraient en trouver de 300 à 350 roupies (750 fr. à 875 fr.) le candi, ou quatre fois le prix des années antérieures à la crise. Il est donc certain que le stimulant des hauts prix agit aujourd'hui dans les régions utiles, et il est des plus puissants.

Autrefois, quand les prix, à Bombay, variaient de 100 à 120 roupies (250 fr. à 300 fr.), le fermier ne vendait généralement son coton, sur les lieux, que 80 roupies (200 fr.) ; de cette somme il faut déduire le loyer de la terre, qui se monte, en moyenne, à 15 roupies (37 fr. 50) environ. Cela ne lui laissait que 65 roupies (162 fr.), ou 2 pence (20 c.) la livre (0k,500), sujets à des charges énormes, telles que le payement des intérêts de la dette qui l'accablait toujours. Mais maintenant il vend son coton 300 roupies (750 fr.) net sur place, ou 9 pence (90 c), la livre (1/2 kilo.) ; il est, en outre, en grande partie, soulagé de sa dette ; il est donc plausible que le fermier est fortement encouragé à cultiver du coton, et cela continuera si l'on peut compter sur les prix élevés du marché.

Les indigènes pensent généralement que, si les cours actuels continuent jusqu'à la prochaine saison des semailles, la surface cultivée en coton s'agrandira encore une fois de 25 pour 100 ; mais on ne peut enlever plus que cela aux autres récoltes, quelle que soit la hausse du coton. D'après cette supposition, la récolte de 1863-64 pourrait, si la saison était favorable, atteindre 2,500,000 à 3,000,000 de balles, et l'exportation de 1864 arriver à plus de 2,000,000 de balles.

L'approvisionnement postérieur de coton dépendra naturellement beaucoup de la marche de la guerre d'Amérique. Si cette funeste lutte se prolonge indéfiniment et se termine par la désorganisation complète de l'industrie du Sud, on