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vement à leurs discussions byzantines, alors que tout le monde au dehors, dans les milieux diplomatiques et financiers, calculait, avec une quasi-précision, la date de l’échéance fatale, se demandant seulement si elle pouvait être reculée d’une ou deux années. Cet exemple suffit sans en amonceler d’autres.

Un second défaut, pour moi capital, est la faiblesse excessive du peuple français pour l’éloquence, laquelle est conduite presque toujours à emprunter le manteau de la flatterie.

C’est le revers de la médaille des dons esthétiques : le peuple adorateur du beau-parler, lui-même le plus élégant improvisateur qui existe, est tout naturellement porté à se laisser ensorceler par le premier arriviste venu pourvu qu’il ait langue dorée. Ainsi les paysans français élisent l’avocat le plus disert. En Suède, ils n’élisent, depuis des siècles, que les leurs, ce qui a créé cette classe de parlementaires paysans qui a joué un si grand rôle dans l’histoire de la nation et qui a fourni des hommes d’État et des ministres de premier ordre. Ils sortent, il est vrai, d’une classe de faisant-valoir, bourgeoisie rustique, qui n’existe guère en France, qu’à l’état embryonnaire et dispersé. De tous les défauts qui ont été critiqués par les parlementaires eux-mêmes, telle que la su-