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dans cet état précaire, ils travestissent en volonté d’agression son exigence de sécurité.

Qu’on me permette de rappeler l’anecdote du Quaker, citée, je crois, par Franklin. Le vertueux Quaker, un chien ayant aboyé à ses talons, lui dit avec douceur : « Ma religion me défend de te faire du mal, mais je vais te donner une mauvaise réputation. » Il se mit à crier que la bête était sûrement enragée, sur quoi les gens vinrent avec des bâtons et assommèrent le chien.


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On peut dire de la conscience française qu’elle a vécu des siècles et des siècles de plus que les autres peuples européens. Elle a pris l’habitude de voir clair, elle est nourrie par ses classiques qui ont été les plus grands analystes de la pensée humaine, elle est dominée avant tout par le besoin de logique, et c’est cette logique, qui prétend toujours que la parole et l’action aillent de pair, qui l’empêche parfois de comprendre les autres peuples, lesquels souvent parlent d’une façon et agissent d’une autre. Et la logique, ici, obscurcit les yeux des français, parce qu’ils conçoivent mal ce phénomène primaire qui fait qu’un peuple orgueil-