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bon pour amuser les enfants. Sa disposition à l’ironie entre en plein jeu quand on veut lui faire accepter des conceptions contraires à son bon sens et à son expérience de la psychologie humaine.

J’ai noté la résistance du public français et même son sourire méprisant devant des situations, des « drames d’âmes », du théâtre Scandinave, qui faisaient tressaillir d’émotion intense les spectateurs de leur pays d’origine : les français estiment, par exemple, que c’est un devoir plus impérieux pour une mère de rester près de ses enfants que de les abandonner pour aller cultiver son « moi », comme le fait Norah, et ils trouvent simplement odieux que, par amour de la « vérité », on ravage une famille en prétendant l’anoblir (Le Canard Sauvage).

C’est dans le même ordre d’idées qu’ils ressentent une cuisante indignation devant le mélange de naïveté et d’hypocrisie qui nie, quand c’est l’intérêt des prêcheurs, les nécessités les plus légitimes et les lois inéluctables de l’histoire.

Je me suis résolu à éviter, dans cette brève étude de la mentalité française, le terrain brûlant de la politique. Il m’est, toutefois, néces-