Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/99

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ges que ce capital avait accomplis, avait fourni à d'autres des objets de consommation, le plus souvent anéantis comme revenus, sans qu'il en résulte une perte. Un échange suppose toujours deux valeurs ; chacune peut avoir un sort différent, mais la qualité de capital ou de revenu ne suit pas l'objet échangé ; elle s'attache à la personne qui en est propriétaire. Ainsi, les ouvriers n'ont pour revenu que leur travail ; ils l'ont donné en échange contre du blé, qui devient alors pour eux leur revenu, et ils ont pu le consommer, sans qu'il y ait eu déperdition de substance, tandis que leur travail est devenu capital pour leur maître : celui-ci en a ensuite échangé les fruits ; c'étaient des tissus de laine qu'il a remis à un marchand : l'échange s’est fait entre eux de capital contre capital ; chacun a gardé le sien, mais sous une forme différente. Le marchand enfin a vendu les tissus de laine au consommateur, qui voulait en faire un habit. Celui-ci les a achetés avec son revenu ; il a donc pu les consommer, sans déperdition de substance ; mais la partie de ce revenu qu'il a donnée au marchand est devenue pour ce dernier, portion de son capital.

Puisque le travail seul a la faculté de créer la richesse, en préparant des objets propres à satisfaire les besoins de l’homme, tout capital