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imposaient aux propriétaires fonciers et à l’autorité publique étaient les mêmes, et la disposition de toute la force sociale devait demeurer entre les mains de ces propriétaires.

En finance, les économistes, confondant tous les revenus dans celui que la terre donne annuellement à ses propriétaires, ne doutaient point que tous les impôts, sous quelque forme qu’ils fussent perçus, ne fussent acquittés en dernière analyse par ce revenu ; ils estimaient donc que le fisc devait demander directement l’impôt unique à celui qui, en dernière analyse, devait toujours le payer ; que cet impôt devait toujours être assis sur le revenu de la terre, et que toute autre manière de le percevoir avait pour résultat de coûter beaucoup plus cher au même propriétaire qui le remboursait, et de vexer inutilement tous ceux qui en faisaient l’avance.

En administration, les économistes professaient que tout l’art du gouvernement devait tendre à garantir aux sujets de la première classe, ou aux propriétaires de terre, l’entière disposition du terrain, et la jouissance paisible de ses fruits ; à la seconde, ou aux cultivateurs, leur salaire et la restitution de leurs dépenses annuelles ; à la troisième, classe subordonnée qui comprend les fabricans, les commerçans, ceux qui cultivent les beaux-arts, et