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toile détachée de son métier, d’abord le prix du lin ou du chanvre dont elle était fabriquée, ensuite le prix du blé et de la viande qu’il avait consommés pendant tout le temps qu’il avait été occupé à la filer et à la tisser. L’ouvrage qu’il avait achevé ne représentait autre chose que ces diverses valeurs accumulées.

Enfin l’économiste français porta ses regards sur l’agriculture. Le laboureur lui parut être dans la même condition que le commerçant et l’artisan. Comme le dernier, il fait avec la terre un échange du présent contre l’avenir. Les récoltes qu’il fait naître renferment la valeur accumulée de son travail ; elles lui paient un salaire auquel il a le même droit que l’artisan et le marchand, car c’est de même la compensation de tous les fruits de la terre qu’il a consommés pour en faire naître de nouveaux. Mais, après que ce salaire a été prélevé, il reste un revenu net qu’on ne voyait point naître des manufactures ou du commerce : c’est celui que le laboureur paie au propriétaire pour l’usage de sa terre.

Ce revenu des propriétaires de terre parut à Quesnay d’une nature toute différente de tous les autres. Ce n’étaient point des reprises, selon l’expression qu’il avait adoptée pour désigner le recouvrement des avances faites aux