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chesse nationale par le travail de toute sa vie, puisque les marchandises qu’il rapportait ne faisaient que compenser tout juste la valeur des marchandises qu’il avait données en échange, ajoutée au salaire de lui-même et de tous ceux qui s’étaient employés avec lui dans son commerce.

D’après ce raisonnement, le philosophe français donna au commerce de transport le nom de commerce d’économie, qui lui est demeuré. Il n’est, dit-il, point destiné à pourvoir aux besoins de la nation qui l’exerce, mais seulement à servir les convenances de deux nations étrangères. La première n’en retire d’autre bénéfice qu’un salaire, et ne peut s’enrichir que par l’économie qu’elle fait sur ce salaire.

Le docteur Quesnay, passant ensuite aux manufactures, les considéra comme un échange, tout aussi-bien que le commerce. Mais, au lieu d’avoir pour objet deux valeurs présentes, leur contrat primitif fut à ses yeux l’échange du présent contre l’avenir. Les marchandises produites par le travail de l’artisan ne furent, selon lui, que l’équivalent de son salaire accumulé. Pendant qu’il travaillait il avait consommé pour vivre les fruits de la terre ; un autre produit de la terre était l’objet de son travail. Mais le tisserand devait retrouver dans le prix de la