de leur vendre, non pas les produits bruts du territoire, mais ces produits après que l’industrie nationale en avait élevé la valeur ; que les manufactures des villes doublaient et souvent décuplaient le prix des produits de la campagne ; que c’était donc les manufactures qu’il importait d’encourager, et que l’autorité devait intervenir pour empêcher qu’une matière première, qui pourrait recevoir une grande valeur par une industrie nationale, ne passât aux étrangers dans son état non ouvré, lorsqu’elle ne valait encore que peu d’argent. Les règlemens nés du système mercantile prirent donc un second caractère ; ils prohibèrent la sortie des matières premières, en encourageant celle des matières ouvrées, et, tout occupés des profits des marchands exportans, ils combinèrent toute chose pour leur donner le moyen d’acheter bon marché et de vendre cher, dût-il en résulter une perte évidente pour les autres classes de la nation.
Le système mercantile n’est plus aujourd’hui ouvertement professé par aucun écrivain, mais il a laissé de profondes racines dans l’esprit de tous ceux qui se mêlent du gouvernement. Il agit encore par la force du préjugé, et par la confusion du langage, sur ceux qui redoutent de s’engager dans des théories abstraites. La