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434 DE LA RICHÉHSE COMMERCIALE.

peuple trop vif sur la carrière de fortuné qui lui est ouverte, d'associer intimementles dé- couvertes de la science à celles des arts, et de tenter l'ambition de ceux qui avaient toujours vécu dans l'oisiveté, par des fortunes si bril- lantes, qu'ils songent enfin à ce qu'ils pourraient faire de leurs richesses et de leur activité.

A ces efforts Adam Smith avait objueté , que le capital mercantile d'une nation est limité dans un temps donné, et que ceux qui en dis- posent, désirant toujours le faire valoir à leur plus grand avantage, n'ont hesoin d'aucun sti- mulant nouveau pour être engagés à l'accroitre, ou à le faire couler dans les canaux où il fruc- tifiera le plus. Mais tout le capital d’une nation n’est pas mercantile. Le penchant à la fainéan- tise, que les institutions publiques ont nourri chez certains peuples, ne lie pas seulement les personnes, il enchaîne aussi les fortunes. La mé- ne indolence qui fait perdre à ces hommes leur temps, leur fait perdre encore leur argent. Le revenu annuel des fortunes nationales fait à lui seul un capital immense, qui peut être ajouté ou retranché à la somme qui nourrit l'industrie, ct qui, en général, est d'autant plus constam- ment prodigué, qu'il serait plus à désirer qu'ilne le fût pas. Dans les pays du Midi, taudis que les capitaux ne sullisaient pas à une industrie dont