Page:Sismondi - Nouveaux Principes d’économie politique.djvu/441

Cette page n’a pas encore été corrigée

4532 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

toutes les nobles pensées des nations ancienne. ment civilisées, que lorsqu'ils seront devenus, si ce n'est stationnaires, du moins plus lents dans leurs progrès; que lorsqu'ils auront un autre but que celui de peupler et de gagner. À la même époque , et lorsqu'il faudra modérer ce développement si rapide, ils souflriront cruellement, avant de se résigner à prendre une autre allure, C’est une grande et instructive expérience sur laquelle les vieilles nations doi- vent toujours avoir les yeux. Mais, en atten- dant, elles ne doivent pas perdre de vue qu'elles n'ont point les avantages des Américains; et ces avantages ne fussent-ils rachetés par aucun des inconvéniens qu'a remarqués M. Fearon, les vieilles nations ne doivent pas prétendre à une activité qui n'est point faite pour elles, ct qui n'a point un champ si vaste pour s'y dé- ployer.

On peut douter que le gouvernement doive encourager le commerce, de manière à le faire naître avant son temps, ou devancer l’agricul- ture; mais plusieurs économistes célèbres ont douté qu'il püt le faire, ou qu'il exercät pres- que d'autre action sur lui que celle de lui nuire. En effet, la plupart des faveurs qu'il a accor- dées au commerce ct à l'industrie, lorsqu'on les soumet au calcul, semblent devoir avoir