été l’industrie des uns, la fainéantise ou la prodigalité des autres.
Mais le commerce étranger a de tout autres conséquences, puisque toutes ses transactions étant accomplies avec de l’argent, son résultat naturel est d’en faire entrer, ou d’en faire sortir de l’état. Pour que la nation s’enrichisse, pour qu’elle augmente le nombre de ses écus, il faut donc régler son commerce étranger de telle sorte, qu’elle vende beaucoup aux autres nations, et qu’elle achète peu d’elles. En poussant le système à la rigueur on devrait dire, il faut qu’elle vende toujours et qu’elle n’achète jamais ; mais comme on sait bien qu’une telle prohibition d’acheter, détruirait tout commerce, les auteurs de cette théorie se sont contentés de demander qu’une nation ne fît d’autres échanges que ceux dont le résultat final devrait lui être soldé en argent ; car, disent-ils, de même que chaque marchand, en traitant avec son correspondant, voit, au bout de l’année, s’il lui a plus vendu qu’acheté, et se trouve alors créancier ou débiteur d’une balance de compte qui est soldée en argent ; de même une nation, en additionnant tous ses achats et toutes ses ventes avec chaque nation, ou avec toutes ensemble, se trouve, chaque année, créancière ou débitrice d’une balance