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LIVRE IV, CHAPITRE XI, 427

On annonce que denombreux émigrans vont y porter toutcsles manufactures de l'Angleterre : faut-il s'en réjouir pour les Américains? Est-il bien évident qu'il ne valüt pas mieux pour eux être servis par les peuples de l'ancien monde, qui cousentaient pour un misérable salaire à faire un ouvrage qui convient à peine à des hommes? Doit-on appeler les acheteurs, les tri- butaircs, ou les producteurs, les salariés de l'é- trangur ?

Le dernier ouvrage destiné à nous faire con- naître les États-Unis , ouvrage que nous avons déjà cité à plusieurs reprises, répond à cette question de manière peut-être à dissiper tous Jes. doutes. M. Henri Bradshaw Fearon avait ëté envoyé, au mois de juin 1817, par trente- neuf familles anglaises, qui, gênées dans leur liberté civile et politique, accablées sous le poids des-taxes, et désireuses de changement, voulaient savoir dans quelle partie des États- Unis il leur conviendrait de s'établir. M. Fea- ron, avec une grande bonne foi, a adressé à ses maudataires huit rapports successifs de ses observations. Le dernier est en date du mois d'avril 18:18. M. Fearon arriva aux États-Unis tout rempli d'ardeur et d'enthousiasme pour la uouvelle patrie qu'il voulait adopter , et l'es- prit aigri par le souvenir des souffrances des