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420 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

pendance des étrangers, et au lieu de laisser à chacun la confiance que par sa sagesse 1l peut pourvoir à sa propre existence, il fait dépendre notre prospérité des erreurs ct des fautes d'au- trui. Le commerce estunlien entre les nations, et il contribue à la civilisation universelle ; mais le commerce excite aussi une rivalité se- crête de chacun contre tous, et il ne fonde la prospérité d’un fabricant que sur la ruine de son confrère.

Nous n'avons vu aucune société conduite avec assez de sagesse pour que la richesse ter ritoriale ou la richesse commerciale y procu- rassent aux citoyens tout le bonheur qu'on peut en attendre, Dans chaque état nous pouvonsrele- ver des fautes grossières, des injustices criantes auxquelles nous pouvons attribuer les calamités qu'on y éprouve; il n'est pas facile de tracer avec précision la limite de leurs conséquences, en sorte que l'expérience ne nous a pointencore appris quels effets l'une de ces richesses pour- rait produire sans l’autre, on comment l'une naîtrait de l'autre au moment opportun. Mais enfin l’état dont la prospérité passe aujourd’hui celle de tous les autres est sans contredit la con- fédération de l'Amérique septentrionale : le bonheur dont on y jouit est fondé sur les déve- loppemens rapides de la richesse territoriale.