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424 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

dre à aucun étranger ? Que fera-t-on, lorsque chacun , forcé de comparer les produits de son peuple avec les besoins de son peuple, et ne comptant plus du tout sur les illusions du mar- ché extérieur, reconnaitra clairement que ce peuple ne peut acheter tot ce qu'il veut ven- dre? Comment dira-t-on aux artisans qu'on a multipliés avec tant d'efforts, qu'on a rendus si actifs avec tant d'industrie : Nous nous sommes trompés, nous n'avions pas besoin de vous; vous ne deviez pas vivre ? L'approche de ce dé- noùment d'un faux système est peut-être im- minente, et cette calamité fait frémir, Lorsque ce moment sera venu, toutes les barrières éle- vées entre les états tomberont de nouveau, parce qu'on sentira l'impossibilité de les main- tenir : la fatale concurrence de ceux qui cher- chent aujourd'hui à s’enlever leur gagne-pain, cessera; chacun s’en tiendra à l'industrie que la nature du sol, du climat, et ie caractère des ha- bitans rendent plus profitable, ct ne regrettera pas plus de devoir tous les autres produits à un étrangrer, que de ne pas faire ses souliers lui- même ; mais, avant d'en venir là, qui sait com- bicn dé vies auront été sacrifiées à la poursuite d'une erreur ?