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LIVRE 1V;, CHAPITRE XI, 421

Mais nous avons vu que les capitaux peuvent surpasser les besoins présens tout aussi-bien que rester au-dessous; que, lorsqu'ils les sur- passent , la nation souffre d'abord par la perte d'une partie des revenus des capitalistes, et qu'elle est exposée à souffrir davantage encore, lorsque les capitalistes, pour employer leurs fonds, mettent en mouvement une industrie qui ne trouvera point ensuite un marché suffi- sant. Il est alors bien dangereux pour une na- tion de fermer ses portes au commerce étran- ger ; où la contraint ainsi en quelque sorte à uue fausse activité qui tournera à sa ruine. En laissant aux capitaux la plus grande liberté, ils se rendront où les profits les appellent, et ces profits sont l'indication des besoins-nationaux.

D'ailleurs les nations, en faisant le compte de leurs produits et de leurs besoins, oublient presque toujours que des étrangers voisins sont des producteurs et des consommateurs beau- coup plus commodes et beaucoup plus avan- tageux que des compatriotes éloignés. Le rap- port eutre les marchés des deux rives du Rhin est beaucoup plus important, et pour le mar- chand allemand, et pour le français, que ne l'est pour le premier le rapport entre les mar- chés du Palatinat et ceux du Brandchourg, et