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vie. L’argent est surtout nécessaire dans les rapports de nation à nation ; l’argent fait la force des armées et assure le succès de la guerre ; le peuple qui en a, commande à celui qui n’en a pas. Toute la science de l’économie politique doit donc avoir pour but de donner à la nation beaucoup d’argent. Mais l’argent que possède un état ne peut être augmenté en quantité, qu’autant qu’on en extrait du nouveau de la terre, ou qu’on en importe du dehors. Il faut donc ou travailler avec ardeur aux mines d’argent, si l’on en possède, ou chercher à se procurer, par le commerce étranger, celui que d’autres nations ont extrait de leurs mines.

En effet, ajoutent les auteurs de ce système, tous les échanges qui se font dans un pays, toutes les ventes, tous les achats que des anglais, par exemple, contractent entre eux, n’augmentent pas d’un sou le numéraire enfermé entre les rivages de l’Angleterre ; par conséquent, tous les profits qu’on obtient par un commerce ou une industrie intérieurs sont illusoires. Les particuliers s’enrichissent bien, mais aux dépens d’autres qui se ruinent ; ce que l’un gagne, l’autre l’a perdu, et la nation ayant, après tous ces marchés, précisément le même nombre d’écus qu’auparavant, n’en est ni plus riche, ni plus pauvre, quelles qu’aient