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420 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

leurs propres états des consommateurs pour leurs propres ouvriers, c'est-à-dire, à se suflire à eux-mêmes et à s'isoler, Ce système de poli- tique , qui est plus ou moins suivi aujourd'hui par tous les peuples de l'Europe , détruit tous les avantages du commerce; ik empêche chaque nation de tirer parti des prérogatives qu'elle doit à son climat, à son sol, à sa situation, au caractère propre de ses cituyens; il arme l'homme contre l'homme, et il brise ce lien qui était destiné à adoucir les préventions na- tionales, et a accélérer la civilisation du globe.

Dans la marche naturelle de l'accroissement des richesses, lorsque les capitaux sont encore peu considérables, il est sans doute à désirer qu'ils se destinent plutôt à un commerce rap- proché qu'à celui qui est fort éloigné ; et comme le commerce d'exportation et d'importation emploie ses fonds à remplacer alternativement les capitaux des étrangers et ceux des natio- vaux , un pays qui a très-peu de capitaux peut désirer de les employer tout entiers au com- merce intérieur ou à son propre usage; d'au- tant plus que, si le marché est rapproché, le mème capital répétera plusieurs fois, dans un temps donné, sa circulation, tandis qu'un autre capital, destiné a un marché éloigné, aura peine à l'accomplir une seule fois.