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La

418 DE LA RICHESSE COMMERCIALE.

sommateurs. Une gène universelle s'est fuit sentir aux fabricans , aux marchands, aux dé- taillans, et cette gêne a été suivie de l'anéan- tissement de capitaux destinés à alimenter l'in- dustrie. Le fruit de longues économies et de longs travaux a été perdu en une année, Les consommateurs y ont gagné, il est vrai, mais ce gain est à peine apercu , même par eux. En faisant des approvisionnemens pour plusieurs années, pour profiter du bon marché, ils se sont mis à la gêne, et ils ont retardé encore le moment où l'équilibre pourra se rétablir entre la consommation et la production; en pour- voyant à leur habillement, à leur ameuble- ment avec des marchandises plus finés et de meilleur goût, ils ne se croient pas plus riches, parce que, pour toutes les jouissances de va- nité, le prix seul et la rareté, non la qualité de la marchandise, constituent la valeur. Dans l'ancienne organisation de FEurope, tous les états ne prétendaient point à toutes les industries : les uns s'étaient attachés à l'agri- culture, d'autres à la navigation , de troisièmes aux manufactures: et l'état de ces derniers, même dans leur prospérité, n'aurait pas dû paraître tellement digne d'envie, qu'on fit des efforts inouïs pour se mettre à leur place. Une population miscrable et dégradée produisait