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410 DE LA RICHESSE COMMERCIALE, excité pendant un temps les plaintes les plus amères de la part des consommateurs, mais ces plaintes même ont cessé ensuite, parce qu'en effet les sacrifices ont cessé aussi, et que les manufactures, si puissamment encouragées, ont bientôt pourvu, même avec abondance, aux besoins nationaux. Cependant cette ému- lation de tousles gouvernemens pouf faire éta- blir partout des manufactures, a produit sur le système commercial de l'Europe deux effets étranges et inattendus; l’un est l'accroissement démesuré de la production, sans aucun rapport avec la consommatién: l'autre, est l'effort de chaque peuple pour sisoler, pour se suflire à lui-même, etseréfuser à toutcommerceétranger. Avant que les gouvernemens fussent saisis de cette ardeur manufacturière, l'établissement d'une manufacture nouvelle avait toujours à lutter avec une foule de préjugés et d'habitudes nationales, qui constituent comme la force d'inertie de l'esprit humain. Pour vaincre cette force, il fallait présenter aux spéculateurs un avantage bien manifeste; aussi une industrie nouvelle ne pouvait guère naître sans une de- mande préalable bien prononcée ; et le marché était toujours trouvé avant la manufacture qui devaitle pourvoir. Ce n’est pas ainsi qu'ont pro- cédé les gonvernemens dans leur zèle : ils ont

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