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LIVRE 1V» CHAPITRE XI, 415

pose aux consommateurs, devient tout-à-fait inutile à leurégard. Si la manufacture était des- tinée à l'exportation, le gouvernement, en lui donnant le monopole du marché intérieur, lui fait abandonner ses anciennes habitudes pour en prendre qui, probablement, sont moins avantageuses. Toute manufacture destinée à l'exportation donne la preuve qu'elle ne craint point la concurrence des étrangers sur un mar- ché libre, Dès l'instant qu'elle la peut supporter au loin ,; malgré les frais de transport, elle a moins encore de raison de la redouter dans le lieu même de la production. Aussi rien n'est plus fréquent que de voir prohiber des mar- chandises qu'on n'aurait pu importer avec avan- tage, et qui n'acquièrent quelque crédit que par la prohibition même.

Les gouvernemens s'étaient proposé, par le système prohibitif, d'accroître le nombre et les pouvoirs productifs de leurs fabricans; on peut douter qu'ils aient bien connu le prix auquel ilsachetaient cet avantage , et les sacrifices pro. digieux qu'ils imposaient aux consommateurs, leurs sujets, pour appeler à l'existence une classe de producteurs qui n'était pas encore née ; mais enfin ils ont réussi, et même beaucoup plus rapidement que les spéculateurs en écono- mie politique ne s'y étaient attendus. Ils ont