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LIVRE IV, CHAPITRE XI. 413

qu'il leur fait est beaucoup plus grand que le bien qu'il en espère pour lui-même, car il ne gagne que le rabais qu'il obtient sur le prix qu'il leur paye; mais il ne gagne rien sur ce qu'il les empêche de produire.

Les prohibitions à l'entrée n'ont pas un effet si immédiatement ruineux que les prohibitions à la sortie : elles ontété inventées pour donner à une nation une manufacture qu'elle n'avait pas encore, et on ne saurait nier qu'elles équi- valent, pour une industrie commencçante, à la plus forte prime d'encouragement. Cette ma- nufacture produit peut-être à peine la centième partie de ce que la nation consomme de mar- chandises analogues; mais les cent acheteurs devront rivaliser l’un avec l’autre, pour obtenir la préférence du seul vendeur, et les quatre-

vingt-dix-neuf qu'il aura refusés, seront obligés

de se pourvoir de marchandises entrées en contrebande. Dans ce cas , la perte sera pour la natiou comme cent , et le bénéfice comme un; quelque avantage que l’on puisse trouver à don- uer à une nation une manufacture nouvelle, il en est peu, sans doute, qui méritent de si grauds sacrifices, et l'on pourrait trouver tou- jours desmoyÿens moins dispendieux de la mettre en activité.

I faut d’ailleurs faire entrer en ligne de compte

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