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408 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

de coton: on a vu dans ces dernières, les éplucheuses gagner moins de quatre sous par jour. N'est-ce donc pas un devoir étroit d'hu- menité d'empêcher qu'une génération nou- velle ne soit appelée à une existence aussi mi- sérable ? |

Ce ne sont point les jurandes qu'il s'agit de rétablir; ce n'était que par hasard en quelque sorte qu'elles produisaient un effct avantageux que le législateur n'avait pas eu en vue. D'ail- leurs, depuis le grand perfectionnement des machines, tous ceux qui travaillaient eux- mêmes presque comme des machines, avaient été soustraits à leur influence protectrice. Mais c'est dans les effets que produisaient les juran- des, qu'il faut puiser des lecons sur la manière de combattre la calamité dont la société est au- jourd'hui afligée. C'est dans cette expérience qu’il faut étudier les bornes que l'autorité lé- gislative peut mettre à la concurrence, de telle sorte qu'elle assure à chaque ouvrier nne pro- priété certaine dans son travail, qu'à une épo- que de sa vie il puisse compter sur on revenu, et qu'il sache les chances qu’il court, lorsqu'il élève une famille. Nous chercherons quels sout les résultats de cette expérience , quand nous parlerons de la population.