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LIVRE IV, CHAPITRE X. 407

son revenu; une prime semble offerte à Ja multiplication des pauvres ouvriers. Dans les mauvaises années, quand Île travail manque, la paroisse et la maison des pauvres, en Angleterre; ailleurs l'hôpital, maintiennent dans un état de souffrance, entre la vie et la mort, une famille qui n'aurait pas dù naître.

En effet, la multiplication de la population, causée par le mariage des pauvres ouvriers, est aujourd'hui la grande calamité de l’ordre so- cial. En Angleterre, l'agriculture n'occupe que 7703190 familles , le commerce et les manufac. tures , 659,632 , les autres états de la société, 415,316. Une si grande aliquote de la popula- tion nourrie par la richesse commerciale, sur untotalide2,145,147 familles ou 10,150,615in- dividus est vraiment effrayante. Heureusement la Franceest bien loin d'avoir unsigrand nom- bre d'ouvriers dont la subsistance tienne aux chances d'un marché éloigné, qui dans leur plus haute prospérité jouissent à peine de la vie, et qui la voient menacée par chaque pro- grès d'une industrie rivale de la leur, ou par chaque découverte des sciences: qui remplace leurs bras par une force aveugle. Cependant les ouvriers dans les manufactures de draps du Dauphiné ne gagneñt que huit sous par jour ; ils gagnent moins peut-être encore dans celles