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LIVRE 1V, CHAPITRE X, 403

des terres et la population s'arrétaient là; tan- dis que le journalier, qui ne vivait que d'un salaire, croyait léguer à ses enfans un revenu égal au sien, lorsqu'il les élevait jusqu'à l'âge de travailler; et que la population dans cette classe croissait sans aucune proportion avec la demande de travail. La même observation se répète parmi ceux qui vivent de la richesse commerciale. |

Lorsque l'artisan a une propriété dans son travail, qu’il en résulte un revenu fixe, il le connait, il y proportionne sa famille ; lors- qu'au contraire la valeur de ce travail doit être établie par la concurrence, cette valeur peut décroitre à l'infini; il ne connaît que le travail luimême, sur lequel il compte et qu'il lègue à ses enfans, mais il est trompé dans son estima- _tion; la journée de ses deux fils ne vaudra pas deux fois là sienne, et, en croyant les laisser dans la même position que lui, il les placcra dans une condition beaucoup pire.

L'intérêt de l'artisan exige que son gagne- pain ne lui soit pas disputé par celui qui, n'ayant que des bras et du zèle, offrira de faire son métier à meilleur marché que lui : tout corame l'intérêt du paysan propriétaire exige que son Champ ne lui soit pas disputé par celui qui, n'ayant que des bras et du zèle,

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