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400 DE LA RICHESSE COMMERCIALE,

saires pour empêcher des ouvriers ignorans d'exercer un métier qu'ils ne savaient point encore, ou des maîtres de mauvaise foi, de tromper le consommateur, Cette prétention ne peut pas soutenir le plus léger examen ; il est prouvé que l'émulation peut seule donner aux artisans l'éducation convenable ; que lalongueur de l'apprentissage émousse l’ esprit et décourage l'industrie ; que le consommateur a seul droit de juger ce qui lui convient, et d'abandonner une production eucouragée par les statuts des jurandes, pour en rechercher une qui leur est contraire; que la fraude enfin n'est jamais pré- venue ou puuic plus sûrement que par l'ache- teur.

Les progrès de l'industrie s'étaient déjà dé- robés aux jurandes avant leur abolition : leurs statuis ne s'exercaient, en général, que dans les villes fermées; les faubourgs étaient consi- dérés comme des lieux privilégiés, où l'industrie était libre : les métiers inventés depuis les der- nières lois, s'étaient maintenus indépendans; la plupart des grandes manufactures, soit en France, soiten Angleterre, se trouvaient dès lors affranchies de l'apprentissage et de la do- mination des jurandes; et cette bigarrure aug- mentait l'irritation de ceux qui se voyaient refuser dans leur patrie la libre propriété de