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ue e LIVRE IV, CHAPITRE X, 399

entrer dans un métier s'il n'avait, au préalable, la somme qu'il fallait payer pour son appren- tissage, ct celle qui lui était nécessaire pour se substanter pendant la durée de cet appren- tissage; car, pendant quatre, cinq ou sept ans, tout son travail appartenait à son maître. Sa dépenilance de ce maître était tout aussi long temps absolue; car un seul acte de la volonté, ou même du caprice de celui-ci, pouvait lui fer mer l'entrée des professions lucratives.

L'apprenti, devenu compagnon, acquérait un peu plus de liberté; il pouvait s'engager avec quel maître il voulait, passer de l'un à l'autre; et comme l'entrée au compagnonage n'était ou- verte que par l'apprentissage , il commençait à profiter du monopole dont il avait souffert , et il était à peu près sûr de se faire bien payer un travail que personne ne pouvait faire, si ce n’est lui. Cependant il dépendait de la jurande pour obtenir la maîtrise ; aussi ne se regardait-il point encore coinme assuré de son sort, comme ayant un état. En général, il nese mariait poiat qu'il ne fût passé maître.

Pour obtenir des lois qui mettaient une par- tie de la population dans une dépendance aussi absolue de l'autre, on avait représenté au gouvernement que les statuts d'apprentissage et tous les règlemeus des jurandes étaient néces-